Vous l’avez sûrement déjà rencontré : Haja Rakotondrainibe, ou Jhaleky pour son nom de scène tiré de Haja Kely, un surnom que les artistes lui donnaient en raison de son jeune âge. C’est un pianiste/claviériste qui accompagne depuis son jeune âge les artistes de renom, pour ne citer que Kamary, Théo Rakotovao ou encore Fanja Andriamanantena.
Fils d’accordéoniste, il a hérité du talent de musicien de son père. Une carrière toute tracée ? Pas tant que ça puisque selon ses dires : « une carrière est le fruit de plusieurs rencontres et de plusieurs circonstances qui nous poussent à nous perfectionner ». Jahleky a alors su prendre profit de ces rencontres et rebondir sur les occasions pour se faire une place dans le milieu.
Le talent ne suffisait pas.
À l’obtention de son CEPE en 1992, ses parents l’ont inscrit au cours de piano du Cnem Antsirabe. Une formation de qualité à laquelle il a pris plaisir jusqu’à vouloir rester 3 années dans cet établissement dédié à l’apprentissage de la musique.
Doué par son sens du rythme et par une sacrée capacité d’adaptation, il se fait remarquer par les artistes de la Ville d’Eau. Sa rencontre avec le groupe Kamary marque alors la genèse d’une aventure dans les spectacles dans les années 97-98. À l’époque, Antsirabe était une ville artistique fertile. Parmi les vedettes que Haja Kely a accompagnées, il y a eu Tempo Gaigy, Nabaoh, Unik, Bapasy… en tout, les Boys Bands des années 2000.
En même temps, Haja Kely se perfectionne en accompagnant divers orchestres musicaux. Il commençait également à apprendre les bases de la « musique assistée par ordinateur » et tenait un petit studio d’enregistrement. Une autre occasion aussi pour lui de rencontrer d’autres artistes tels que Vahömbey et BeMaso.
Après avoir achevé ses études universitaires en gestion à l’Essva Antsirabe, il fait la rencontre de Rajery, notre illustre joueur de valiha et rejoint le Festival des musiques vivantes de Madagascar Angaredona en tant que musicien. L’édition 2008 fut son premier engagement dans ce mouvement.
Un engagement qui se poursuit sur plusieurs éditions. Un engagement qui lui a aussi offert l’opportunité de rencontrer plusieurs musiciens et artistes tels que Nikki de la réunion, le groupe Jovin, le groupe Talike, Razia Said des USA ou encore Jacke de la Réunion. Il y a aussi joué avec Bekoto de Mahaleo. Entre Haja Kely et l’auteur de Lendrema, le ton s’est déjà accordé depuis 2007, quand tous les deux résidaient encore à Antsirabe, en collaborant sur des créations musicales. Talentueux et généreux, Rajery lui-même l’a engagé pour sa tournée nationale en 2008-2009, tandis qu’en 2010, il était le pianiste attitré du groupe Jovin.
De Haja Kely à Jahleky.
Mais comme son surnom Haja kely ne lui correspondait plus, ni à son parcours musical, il décida alors de se faire un rebranding et acquiert le nom de Jahleky. Un groupe est né de cette reconversion. En solo, en duo, puis en trio, Jahleky monte son premier spectacle au CGM Analakely en juillet 2010 avec ses propres compositions. La même année, en septembre, ce groupe retrouve la scène du Festival Angaredona. Jahleky débarque au festival avec du World Music, un mélange de Funk, trad et jazz.
Angaredona n’est pas le seul festival qui a vu la participation de Jahleky, il était aussi à l’affiche de la 22e édition du Madajazzcar de 2011 et de la 24e en 2013 avec son Jazz Trad. C’est aussi l’année où il a fait sa réapparition au CGM Analakely. Sa renommée a même dépassé nos frontières à tel point que les groupes Nikki, Bob Mursala et Jacques Niquet, tous de la Réunion, se sont rués pour l’engager en tant qu’accordéoniste et pianiste dans leurs albums respectifs. Mais cela ne l’a pas empêché de continuer à vivre son amour pour la scène. Il a ainsi rejoint Aina Quach pour envouter le public avec le son de son accordéon et de son piano. Un amour qui l’a noué également avec le groupe de Olombelo Ricky depuis 2010.
Si aujourd’hui, tout semble acquis pour une carrière, Jahleky est prêt à gravir un autre échelon. Il prépare son premier album dont il est à la fois auteur compositeur et arrangeur et aussi chanteur, car Jahleky s’est doté d’un studio où le génie de la musique se réalise. On ose même dire que sur ce plan, il n’a plus rien à prouver à ses confrères.
L’album est prévu sortir au mois de mai. Une consécration pour l’artiste qui craignait toujours de ne pas être compris dans cette démarche de faire une carrière solo alors que le public l’a toujours connu en tant que claviériste. On y retrouve ainsi des Sôva, des Jazz fusion, des Bahoejy qui datent des années 2010 mais qui seront assurément une belle découverte pour cette année 2017.