Déambulation : Tovoniana Rasoanaivo fait son cinéma.
- Rédaction
- cinéaste, Cinéma, Culture261, Tovo
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Classé par les cinéphiles de fiction, le film de Tovoniaina Rasoanaivo Déambulation suscite certaines curiosités quant à sa réalisation. Le réalisateur a en effet déambulé entre le genre fiction et le documentaire. Un passage d’un genre à l’autre que le réalisateur arrive à diluer dans un scénario qui met son fil rouge en avant dès le début des 26 min du film.
Son synopsis : « Tojo est un jeune photographe portraitiste, qui travaille principalement dans les quartiers populaires de la ville. Son travail lui révèle un portrait noir, sombre et pessimiste. Il est hanté par son histoire et a du mal à aller de l’avant. » Tovoniaina, cinéaste de renom, plonge alors son public dès la première minute de ce film dans cette ambiance de morosité, de désordre mais à la fois dans une sensation de vide. Le grand silence, qui ouvre le film, angoisse le public et permet à celui-ci de se focaliser sur l’image, en noir et blanc.
Pour faire un film sur un quartier populaire, quoi de plus simple en effet que de faire le tournage dans ce quartier ? Une décoration réelle, des scènes de vie réelles, un cinéma du réel. Et c’est là que le génie du cinéaste opère. Avec ses acteurs, Gégé Rasamoely, Sylvian Tilahimena, Fenomahery Ramaholison, Herizo Rabary, Miainantsoa Rakotondrafehy, la mise en scène devient facile. Néanmoins, comme la réalité est trop flagrante, des personnages réels tels qu’un entrepreneur, une prostituée font leur entrée dans le film. Des séquences clés qui rythment le film sans l’éloigner du scenario.
Fruit d’un atelier d’écriture encadré par le réalisateur, Déambulation devient une référence du cinéma actuel. Un cinéma qui ose dépasser les catégorisations et laisse à son auteur la liberté de bâtir son œuvre. Tovoniaina fait partie de ces cinéastes malgaches qui osent s’aventurer sur ce terrain où la frontière entre fiction et documentaire est nulle. On regrette pourtant dans ce film son caractère « Film d’école ». Les leçons de cinéma sur le scenario type, composé de sexe, violence, et héro, sont trop évidentes dans ce film. Mais le talent de son auteur facilite l’assimilation de son œuvre et émerveille le public.