Tangala tome 2 : quand la BD s’empare de l’histoire.
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- BD, Culture261, Madagascar, tangala
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Tangala, le BD de Tojo a son deuxième tome depuis le début de ce mois de décembre. Si le public connaît plutôt l’auteur pour ses dessins de presse un peu décalés et pertinents, l’artiste dévoile dans Tangala une autre facette de ses talents. Tangala s’ancre en effet sur une période douloureuse de l’histoire de Madagascar, la colonisation et l’insurrection de 1947. Dans le premier volume intitulé L’Aristo Gasy, Tojo a majestueusement su relater une période de déchirure d’une société qu’il a su mettre en scène à travers ses dessins la fissure d’une famille, une séparation entre deux amis, Tangala et Severin. Des histoires plus intimes et plus authentiques. La sortie du deuxième tome suscite ainsi la curiosité.
Culture261 : *Vous avez sorti le tome 2 de Tangala 1 an après le premier volume. De quoi ce 2e tome parle-t-il ?
Tojo : –En effet, le tome 2 de Tangala vient de paraître et nous sommes en train de faire sa promotion. Ce 2e volet du livre est bien entendu la suite de l’histoire racontée dans le premier volet. Pour résumer, dans le premier livre, Tangala, notre personnage principal, a été recherché pour un crime qu’il n’a pas commis. Les colons ont également incendié la maison de ses parents, tandis que sa sœur a été séquestrée par Severin, son ami vazaha. Il est ainsi en cavale. Dans cette deuxième partie, Tangala se remet de ses blessures. Il part à la recherche de sa sœur et prépare sa vengeance. Grâce à l’aide que des étrangers lui ont procurée, une lutte armée se prépare, d’où le titre Valin’ady malgache. Il entame ainsi un périple dans toute l’île, ce qui lui vaut un avis de recherche pour rébellion.
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*Comment trouves-tu les BD malgaches ?
-Je n’ai pas assez de recul pour pouvoir faire un constat de l’état de santé de la BD à Madagascar. Ce que je sais, c’est que le pouvoir d’achat et surtout la place du livre dans l’éducation et le quotidien des malgaches sont très minimes. Ceci ne décourage pas ceux qui persistent à publier leurs œuvres. Je ne peux que les encourager et souhaite qu’ils soient connus. Sur le plan international, on peut dire que Madagascar est encore dans la case départ face aux concurrents. Pourtant, cette scène nous réserve un très bon accueil si on ne parle que de ce qui s’est passé avec Tangala. Ceci est plus palpable durant les festivals internationaux ou pendant les séances de dédicace ; les gens sont très réceptifs malgré un retard de la publication.
*Quels étaient les défis pour Tangala ?
-À Madagascar, nous avons traversé un désert immense dans le milieu de l’édition. Pour l’instant, nous choisissons de travailler avec une maison d’édition étrangère. Mais je crois encore à la capacité de l’art et de la culture malgaches à se relever.
Tangala Tome 2 : valin’ady malgache.
BD, couleur, 62 planches
- mOTUS
- Tojo
- Daviet, Véra , Alvarez, Jérôme
- Edition : Des bulles dans l’océan indien.