Face-à-Face Miary Lepiera – Tah Manana : une parfaite expérimentation musicale
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- Culture261, Madagascar, MiaryLepiera, Musique
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Du haut de ses trentaines d’années d’expérience et de professionnalisme, Miary Lepiere est toujours à l’afflux de nouvelles découvertes. Depuis 1993, où il s’est surtout fait connaître grâce à son apport au groupe Njava, il n’a cessé d’apprendre et de partager ses connaissances. De son côté, Tah Manana est un jeune aussi curieux que talentueux. Bien qu’il soit surtout connu pour son amour du ba gasy, ses inspirations viennent surtout de son amour de la musique du sud.
« Cela fait longtemps que j’ai voulu rencontrer Miary. Entre-temps, j’étais parti à la quête de mon identité musicale, et je suis même allé dans le sud pour m’imprégner de la culture et de la musique de cette partie de l’île. J’ai découvert des musiques que je ne connaissais pas du tout mais qui me parlent comme si c’était déjà là, au fond de mon esprit. Il y a le tsapiky… Une fois revenu de mon périple, j’ai frappé à la porte de Miary. Il m’a accueilli à bras ouverts » se rappelle le jeune guitariste, Tah Manana.
Les échanges entre les deux virtuoses les ont menés à constater que leurs musiques sont les mêmes malgré leurs origines et leurs générations différentes. D’une musique à l‘autre, d’une tonalité à l’autre, d’un rythme à l’autre, ils ont découvert que la musique malgache était unique.
Le plaisir de partager
Miary Lepiera et Tah Manana n’envisagent pourtant pas de créer un groupe. Leur rencontre sera tout simplement un laboratoire de recherche musicale, et surtout un plaidoyer pour défendre une musique malgache plus riche et plus variée. Ils veulent ouvrir une voie pour les jeunes souhaitant découvrir la musique malgache.
« Depuis que je me suis installé à Madagascar, je n’exerce plus mon métier de directeur artistique. Faute de statut officiel, le métier d’artiste n’est considéré ni par l’Etat, ni par le public. Madagascar manque énormément de scènes dédiées à la musique malgache malgré les divers festivals qui tournent ici. Les jeunes n’osent pas approcher les aînés pour partager, même juste pour jouer ensemble » regrette Miary Lepiera.