Bande Dessinée malagasy : L’avenir reste à dessiner.

La sortie récente de l’album « Tangala » de Tojo Alain Rabenanantsoa et de la revue « Menakely » du collectif Tantsary semble donner un bon constat de la santé du monde de la Bande Dessinée malagasy. D’autant plus que le festival Gasy Bulle continue encore à offrir des opportunités à la nouvelle génération de bédéistes de s’épanouir, le 9e art malagasy peine à avoir sa place dans le milieu culturel et artistique actuel. Dans cette nouvelle génération, on remarque par exemple les talentueux dessinateurs et illustrateurs Heri Shinato,  Catmous James qu’on considere comme la cinquième génération dans ce microcosme de dessinateurs malagasy. Ils assureront surement la relève après les  légendaires Riri, Dwa et Pov…

On peut dire alors que ce n’est pas les artistes ni les scènes qui manquent à Madagascar mais surtout les moyens.  Car éditer un album de Bande Dessinée digne de ce nom, suivant les normes contemporaines nécessite beaucoup d’argents, de temps et de moyens techniques modernes. Pourtant, la Bande Dessinée malagasy fut à un certain moment une des modèles dans le domaine en Afrique.

Cela ne décourage surtout pas nos artistes. Ainsi, en décembre dernier, Idah a sorti « Valéa, la cité cosmopolite » . Un oeuvre que vous pouvez consulter sur le webzine Buskers Magazine qui a rencontré  l’artiste et dont nous reprenons le portrait de cette jeune artiste  :

Idah, dessinateur de Bande dessinée
Idah. Photo : BSK Magazine.

Bédéiste déviante, Idah Razafindrakoto s’épanouit dans des univers parallèles. Le premier est cette réalité commune aux êtres vivants et non vivants, animés ou non animés. Le deuxième est Imaginarium, une dimension fictive où se succède une série d’évènements fantaisistes, retranscrits dans les œuvres de la jeune dessinatrice malgache. Quelques audacieux ont pu accéder à l’Imaginarium d’Idah s’étant matérialisé dans les locaux de l’IKM Antananarivo le temps d’une exposition en mai dernier. À travers ses croquis et ses planches de bande dessinée, Idah nous a parlé…

Sherpa du neuvième art, Idah éveille notre conscience. Artiste engagée, elle désire contribuer à l’éducation citoyenne et à notre développement personnel. Dans « Imaginarium à Antananarivo », Idah nous rappelle nos liens avec la Nature, notre dette envers elle… La bédéiste nous sensibilise, entre autres, à participer à la protection de l’environnement et à l’embellissement de la Ville des Milles.

Idah a dit :

« L’Imaginarium est mon autre conception de la réalité, certes, il s’agit ici d’un produit imaginaire, irréel et fictif, mais qui se veut d’avoir de grands impacts. Pour être plus concrète, il s’agit d’une dimension imaginée, de tout ce qui se passe dans ma tête. Mon but est précis, celui de toucher la sensibilité, chambouler les visions, impulser le changement vers l’amélioration du réel. Je ne dessine pas juste pour rien, si je dessine c’est pour communiquer des faits et des valeurs ».

De par sa quête honorable et ses talents de dessinatrice, Idah s’est faite maintes fois primée : deuxième Lauréate du concours international de bande dessinée de l’Organisation Internationale de la Francophonie et de l’Organisation des Nations Unies pour l’Éducation, la Science et la Culture sur la diversité culturelle (2015) et deuxième Lauréate du concours national de bande dessinée du Festival Gasy Bulles (éditio 2014). Par ailleurs, Idah est également une hispanisante et une francophile invétérée.

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