Tsara Maso Ali, un passionné fou de la photo.
- Rédaction
- Culture261, Ethiopien, Madagascar, Mahorais, Photo
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Tsara Maso Al est ce qu’on peut appeler « le photographe malagasy d’origine mahorais ». Al, pour son vrai nom Hassani Mogne Ali, et Tsara Maso (en malgache) pour Beaux Yeux. Il vit à Madagascar depuis 3 ans. Il est venu au départ pour les études, mais il reste au pays pour la photo. Après un périple de 6 ans entre les îles de l’Océan Indien : Mayotte, les Comores, Rodrigues, Bali, les îles de Tanzanie, ce jeune aventurier voulait visiter le monde à travers la photographie. Mais à Madagascar, il s’est tellement plu qu’il y est resté 3 ans tandis que dans les autres destinations, il n’arrivait pas à s’établir plus d’un an. « Entre les études, les voyages en provinces et à la campagne, les échanges et interactions avec les gens, les petits jeux de « vazaha mainty » et les bredouilles avec mon malgache basique, et malgré les milliers de clichés que j’ai pris, je crois que je vais encore rester à Madagascar pour faire de la photo juste pour l’amour de la photo et le plaisir que cela m’octroie ». Il se décrit lui-même comme « un passionné fou de la photo ».
En effet, Tsara Maso est un de ces photographes qui se sont spécialisés dans le reportage photo et scène de vie et de ce que les initiés dénomment les street photographes. Le choix s’est fait naturellement. Ali aime aller vers les gens, il aime aussi les découvertes, les cultures, les langues. « Je ne demande pas à être payé pour prendre ces photos. Je fais partie de ces personnes qui épargnent pour voyager et prendre des photos. Et quand je rentre à la maison après, et que je vois les sourires, les visages que j’ai rencontrés, les histoires que ces gens m’ont racontées, leur gentillesse, cela mérite tous les salaires que je pourrais avoir si je faisais un autre métier ». « Bien sûr, il faut que je gagne ma vie, il faut payer le loyer. Ainsi, avec un ami de longue date, Andriamparany Michael, il nous arrive de faire des photos de mariage. Mais c’est juste pour pouvoir économiser pour les voyages » avoue-t-il avec un grand sourire.
Mapitcha Photo .
« Mapitcha » veut dire « photo » en éthiopien. « Quand j’habitais encore avec la famille, à chaque fois que je voulais prendre ma grand-mère en photo, qui est d’origine éthiopienne, elle me rétorquait toujours ‘je ne veux pas que tu me prennes en photo’ « . C’est de là qu’est venu ce nom, et je signe mes photos avec ». A vrai dire, Tsara Maso Al ne partageait pas ses photos sur internet comme les autres photographes. Mais avec l’insistance de ses amis, surtout la proposition de son ami ghanéen Papou Cissé de lui offrir un objectif 300mm en échange et vu la qualité de ses œuvres, il a accepté de créer la page Mapitcha Photo. On y retrouve quelques photos qu’Ali a prises pendant ses trois ans de reportage sur les Fitampoha, les Tromba, la vie quotidienne des paysans d’un lointain hameau qu’il a visité, les belles plages et les beaux visages des gens qui l’adoptent lors de ses voyages. Des photos majoritairement en noir et blanc. « Depuis toujours, j’aime faire des photos en noir et blanc. En classe de cinquième, notre professeur de Français, Christophe Gallaire, lui aussi photographe, nous a donnés des photos de Pierrot Men, en noir et blanc à décrire. J’ai eu comme un déclic. Depuis, je fais mes photos sans traitement en post production, je les prends directement avec un filtre noir et blanc que j’ai personnalisé du boitier. » Avec les J’aime et les Commentaires sur la page, il a décidé ainsi de continuer à poster de temps en temps ses photos.
Un autre projet récent du photographe avec Gad Bensalem, un slameur malgache, est aussi en cours. Ils sont en train de collectionner des photos sur le thème « La Ligne 11 ». C’est une série de photos de pieds et de piétons prises à Madagascar, accompagnées par les textes de Gad. Des expositions sont prévues en Suisse et dans d’autres pays étrangers.
Une autre exposition est aussi en gestation avec d’autres artistes malgaches et comoriens sur le thème « Portrait de Madagascar ». Cette fois-ci, ce seront les photos d’Ali qui définiront la Grande Île et qui seront décrites par les autres artistes.