Fanja Andriamanantena : « Femmes artistes : des modèles, des leaders … »

La célébration de la journée mondiale des droits des femmes est une occasion de saisir un peu plus davantage leurs visions en tant citoyennes du monde. Fanja Andriamanantena, une icône et doyenne de la musique jazz à Madagascar, Commandeur des Arts, des Lettres et de la Culture. professionnelle du commerce et mère de trois enfants, partage son avis sur les rôles des femmes artistes.

Est-ce que vous êtes féministes ?

Je suis pour l’égalité des droits homme/femme, je suis pour l’émancipation de la Femme et je suis pour la considération de la Femme en tant qu’être humain et vivant. Je suis donc contre les traitements de la Femme en sous-objet, tant dans sa maison qu’en société. Je soutiens également  l’éveil des femmes concernant  leur place dans la société…

Le mot « Féministe » n’a jamais été bien défini, je préfère donc m’abstenir de l’utiliser. La Femme est un être humain, qui a ses droits, ses devoirs et ses obligations. Il faut juste que tout le monde l’accepte et l’applique.

Quelle place tient une femme artiste dans notre société ?

Une femme artiste, grâce à sa notoriété a la possibilité de faire passer des messages. C’est une grande responsabilité ! Il lui appartiendra de bien choisir le message qu’elle veut transmettre… Je reste persuadée que l’éducation, la culture demeurent des rôles privilégiés de la Femme, de toutes les femmes. Elle contribue pleinement à la construction du futur.

D’après votre propre expérience, à quel genre de défis les femmes artistes sont-elles confrontées ?

J’ai commencé à travailler dans un bureau en 1972. J’ai vite senti qu’une carrière artistique n’était pas compatible avec une carrière professionnelle. Surtout étant femme. Non pas sur plan de l’emploi du temps mais tout simplement parce qu’une artiste est une « Artiste »… Vous sentez bien le sens réducteur de ce que je viens de dire…

La tendance actuelle des chanteuses et musiciennes malgaches est de se ruer vers d’autres genres que vers le jazz. Pourquoi d’après vous?

Le Jazz comme la musique lyrique est compliqué et difficile à vendre. C’est la principale raison, je pense. Mais surtout, pour faire du jazz, il faudrait avoir en soi, un passé autour de cette musique, des parents qui écoutaient cette musique par exemple…

Pour terminer, avez vous un message à faire passer aux jeunes femmes artistes ?

Une chose, c’est qu’elles prennent conscience de l’importance de leur rôle et responsabilité en tant que « leader » dans la société où elles évoluent et d’agir en tant que telle. Et c’est là mon message à toutes les femmes artistes : « Vous êtes des modèles, des leaders, des « influenceuses » (aïe!) inconscientes. Soyez donc conscientes de ces responsabilités  et de que cela implique chez  les autres femmes qui vous regardent et  dans  la société en général ».

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