Maximin Njava : Un pro qui n’hésite pas à mouiller la chemise

Bassiste – guitariste de Njava et de Suarez en Belgique, Maximin a posé l’ancre à Antananarivo. Comme un souffle d’air frais pour la musique malgache, il est actuellement le Directeur artistique et producteur du collectif Lamba 1.

Comment se passe ce retour au pays? Quel constat avez-vous du monde musical de la Grande île ?

Tout se passait en 2019. Je n’avais pas l’intention de rester très longtemps à Madagascar  mais la nostalgie et l’ambiance du pays me retiennent, donc je reste, et tant mieux. Il y a beaucoup des jeunes artistes talentueux à Madagascar mais ils ne savent pas le montrer. Il y a ceux qui ne connaissent même pas le talent qu’ils ont. Il leur manque des personnes qui peuvent les aider à montrer leur talent. J’ai donc monté un projet pour les aider à canaliser et à comprendre leur talent, afin qu’eux même puissent les exploiter.

Parlez-nous de cette collaboration avec Lamba 1 ?

Je connaissais déjà celui qui s’occupe de la production de ce collectif mais je n’avais pas su que le label existait déjà. Ils m’ont appelé et ils m’ont exposé quelques projets, c’était il y a 1 ans. Tout ce qu’ils ont proposé correspondait à mes idées, donc, nous avons commencé à travailler ensemble. Je m’occupe de la direction artistique et de la production artistique. Mon rôle c’est de leur donner des conseils. Aussi, vu mon expérience en la matière, je compose également leurs chansons en studio et les accompagne lors des spectacles.

Comment cela se passe-t-il ce partage d’expériences avec les artistes ?

Il y a ceux qui suivent les conseils qu’on leur donne, sur la façon de construire un morceau ou la manière d’écrire. Il y a aussi ceux qui ne les appliquent pas forcement. Cela dépend également de la circonstance, de la situation, mais j’entre en scène surtout dans leur démarche de création. J’insiste sur le fait qu’il faut surtout savoir créer et non copier ce que les autres font déjà.

Comment mésusez-vous les potentiel chez ceux qui travaillent avec vous?

Je travaille avec entre autres avec Olo Blaky, Drwina, Lova Mpagnesa et bien d’autres encore, donc des artistes qui ont déjà de l’ expérience… Mais je constate également que nombreux sont les jeunes artistes talentueux qui  ont un énorme potentiel. Ce qui leur manque à ces derniers, c’est juste cette envie de le faire, de le vraiment le faire comme les pros, et cela, il faut bien le comprendre. Mais je le dis toujours; il n’y a pas de secret si on veut vraiment entrer dans le monde de la musique : il faut travailler dur, et il faut savoir écouter les autres.

Maximin Njava avec sa guitare à la main
Maximin Njava, un habitué des scènes internationales.

Quels défis attendent les jeunes artistes pour conquérir la scène internationale ?

Conquérir la scène internationale n’est pas un défi en soi. Cela nécessite avant tout une grande compréhension de son mécanisme, donc, reconnaitre qu’il faut de la qualité. Beaucoup d’artistes malgaches ne se soucient pas de la qualité des choses qu’ils proposent au public. Ils devraient exprimer plus ce qu’ils ressentent et mettre dans leurs créations leur âme et leurs sentiments.

Vos activités musicales en dehors du collectif?

En dehors de Lamba 1, je travaille toujours avec le groupe Njava. Je produis également un nombre indéfini d’artiste de Tuléar. Il y a un endroit qui s’appelle PATA-PATA Bar, à Mangily. Là-bas, on encourage les artistes à monter sur scène. L’objectif est donc de promouvoir les artistes de la région, de leur montrer comment gérer et dompter la scène…En ce moment, je collabore beaucoup avec Antsabey, une groupe d’artistes du Sud. Leur album est d’ailleurs en cours de mixage dans nos studios.

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