Joël Rabesolo : « La musique malgache est ma matière première »

« Être musicien, c’est un projet de toute une vie ». Cette phrase vient du guitariste Joël Rabesolo. L’étudiant au conservatoire de Bruxelles profite de son passage à Madagascar pour partager sa musique et sa passion à ses confrères et ses fans. Une passion qui est devenue désormais une carrière internationale pour ce jazzman malgache. C’est justement l’objectif des showcases qu’il a offerts au CRAAM et au CGM le week-end dernier : inciter ses amis musiciens et, par extension, les artistes malgaches à avoir une vision et à considérer leur travail comme un projet de vie, une carrière.

Car ce métier de musicien, Joël l’a toujours voulu. Curieux de nature, il s’intéresse à tous les styles mais affectionne particulièrement le jazz. C’est lors d’une tournée où il a accompagné d’autres musiciens que l’idée de refaire des études au conservatoire lui est venue. À l’époque pourtant, son nom figurait déjà sur les affiches aux côtés des grandes stars mondiales. Il redécouvre ainsi les bases de cette musique.

Il ne se contente pas de la connaissance mais continue toujours à faire des recherches. Fort de sa culture imbibée de musique malgache, il se lance sur sa propre voie et se distingue parmi les autres musiciens de sa génération. « Toute musique a sa structure, mais la base reste la même. La musique malgache est très particulière avec une structure de 12/8 et sa base reste encore incomprise par les occidentaux, qui sont habitués à la formule 4/4 » explique-t-il. Il s’inspire ainsi du basesa, du salegy et d’autres rythmes et structures musicales malgaches tel que le beko dans ses compositions.

Notre jazzman poursuit « notre culture reste ma matière première, mais mes études m’ont aussi permis de connaître ce que font les autres. Quand on joue du jazz, on a toujours un morceau qu’on sert de thème.  C’est en s’inspirant de ce thème que partent les improvisations. Et c’est dans cette improvisation que notre richesse culturelle, notre héritage et notre identité se démarquent. Je peux dire que nous, les malgaches, sommes déjà des jazzmen par nature puisque nos sentiments nous poussent à improviser et cela donne une très belle mélodie. »

Il incite ainsi ses amis à approfondir leur recherche et à avoir de la patience. « Le secret, c’est le travail, beaucoup de travail. Il faut aussi oser approcher les autres, échanger et partager. La musique unit le monde. Un bon musicien arrive toujours à transmettre une émotion grâce à cette langue universelle. » conclut-il. Pour son show qu’il a offert au Craam donc, Joel était accompagné par Miora Rabarisoa à la batterie.

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