Cinéma | Kopetha Razafimandimby : « Taire l’ego pour obtenir un bon résultat. »

L’inexistence d’une vraie école de cinéma dans la Grande île pousse les cinéastes malgaches à se former auprès des institutions de formation et suivre des stages sur le 7ème art à l’étranger. Kopetha Razafimandimby en fait l’expérience. Actuellement, il est en résidence en France.

Le nom de Kopetha Razafimandimby revient souvent dans la sphère du 7ème art à Madagascar. Il porte soit la casquette de cadreur soit celui de réalisateur. Il exerce également aux côtés des réalisateurs ou producteurs comme étant entre autres, responsable Kino de « Madagascar festival court », ou encore chef opérateur. A ce poste, le public a apprécié sa dernière œuvre dans le fameux film Joe (92min, 2022) de Zo Tahina Hariminoso.

Bien qu’il ait pu accumuler des expériences sur le tas grâce à ses expériences sur le terrain et auprès des cinéastes de renom, malgaches et étrangers, son passage à Trébeurden puis à Trouville lui permet une fois de plus de renforcer sa capacité.  

Kopetha, lors du tournage de JOE.

En effet, Kopetha a obtenu une aide au développement de Jeune Création Francophone (JCF). Le cinéaste malgache a ainsi l’opportunité de suivre deux résidences dont le premier a été entreprise par l’association Trégor Cinéma de Trébeurden, du 4 mars au 17 mars dernier, sous la direction de Fred Gerald. Il s’agit d’une résidence d’écriture où Kopetha Razafimandimby a eu l’occasion d’acquérir de nouvelles idées sur son projet de court-métrage, Nofin’i Nofy.

La rencontre avec le public local a également été au programme de ce voyage, le réalisateur malgache a présenté son film Kandrako, dans le cadre de « L’après-midi court-métrage », un évènement proposé par la même association.

Actuellement, le réalisateur est entre les murs de Studio OFF de Trouville pour sa deuxième résidence où il s’agit encore d’un travail d’écriture. Il y est aussi pour une séance de montage sur Nofin’i Nofy et d’un autre projet intitulé Masoandro.

Encore des efforts

Ces rencontres avec les professionnels du cinéma étrangers ouvrent de nouvelles perspectives au cinéma malgache, vu qu’à Madagascar, la discipline fait encore face à de nombreuses lacunes. 

« Nombreux d’entre nous ne sont pas encore convaincus que la base c’est la maitrise de l’écriture. Nous regorgeons de techniciens compétant, dotés de grand sens de créativité mais c’est au niveau de la narration qu’il faut bien étudier afin de mieux exploiter le langage cinématographique et de travailler le côté artistique d’un film. Le fait de partager son projet permet de le faire évoluer car faire un film n’est pas une affaire d’une seule personne, c’est un art collectif donc nous devons aussi laisser un peu notre ego si on veut un bon résultat» affirme Kopetha Razafimandimby.

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En parlant d’un art dit « collectif », la production du cinéma à Madagascar présente en effet quelques déstructurations. Souvent, un réalisateur occupe à la fois le poste d’auteur et le poste de producteur. Cette pratique laisse de côté l’importance de chaque spécialisation dans chaque métier. Pourtant, dans une logique de professionnalisation du secteur, il est nécessaire que chaque poste apporte son expertise dans chacune des étapes de la production d’une œuvre cinématographique.  La bonne volonté et la passion des cinéastes malgaches ne suffisent plus ainsi.

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