Collection photo Rijasolo : EMANINTSIDRAZA

Quatième jour pour cette exposition Mois de la photo 2017.  Depuis le 20 novembre, Culture261 expose une collection de photos intitulée « Madagascar : des visages et des autorités » de Rijasolo. Cette exposition  dure 15 jours. Chaque jour, des photos seront ajoutées à la collection.

Le choix d’exposer les œuvres de Rijasolo est motivé par leur qualité. Ces photos, ce photographe malgache les a minutieusement sélectionnées particulièrement pour faire partie de cette exposition virtuelle. Cette collection regroupe ainsi les photos que Rijasolo affectionne, nos seulement par leur qualité technique et artistique, mais surtout pour les histoires, les anecdotes, les sentiments qui l’ont emmené à les prendre. Car au-delà des simples photos de reportage, le vécu personnel de cet artiste dans la grande Île y transparait.

Né en France, il décide de revenir à Madagascar. 20 ans de diaspora le séparent de ces origines. Désorienté dès son premier contact avec la terre de ses ancêtres, il s’est armé de son appareil photo pour retrouver ses repères. Un vécu qu’il raconte dans son projet « Miverina ».

Certaines photos de la collection Mois de la Photo pour Culture261 sont issues de cette collection. Mais Rijasolo a également choisi d’y insérer d’autres clichés qui relatent cette rencontre. La collection représente exclusivement des portraits de personnes que le photographe a côtoyées ou tout simplement croisées. Des simples gens aux hommes d’Etat, chacune de ces personnes a son histoire. Ces histoires, Rijasolo veut les immortaliser.

Voici l’histoire de EMANINTSIDRAZA.

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LIEU-DIT BEKINAGNA AMBONE – Monsieur EMANINTSIDRAZA est devin-guérisseur (Mpimasy), marié à trois femmes, père de 9 enfants et une cinquantaine de petits-enfants. Mais il n’en est pas sûr. Il soigne les malades à l’aide de plante médicinale qu’il trouve simplement dans la nature. Il ne connait pas toutes les plantes mais il est en «connexion» avec certains esprits qui lui révèlent des remèdes pour tel ou tel problème de santé.

Il y a trente-neuf ans, il s’est rendu compte que de nombreux esprits voulaient le contacter. Il a dû tuer un zébu et boire son sang pour pouvoir commencer à communiquer avec eux. Il n’a pas le droit de demander de l’argent pour ses consultations. Les malades lui donnent ce qu’ils veulent, ce qu’ils peuvent. Parfois 100 ariary, parfois une chèvre. Il reconnait le problème de santé d’un patient en évaluant simplement le pouls et la tension artérielle. Pas d’appareil sophistiqué, juste par le toucher. Il peut guérir des maux de ventre, de tête, des rhumatismes, des toux, il peut guérir d’une grippe en une consultation. Lorsqu’il n’a pas de solution il n’hésite pas à conseiller de voir un médecin généraliste en ville.

Il reconnait qu’il n’a pas réponse à tout et ne veut pas interférer avec la médecine moderne. Pourtant les médecins conventionnels le condamnent car ils considèrent ses pratiques comme «démoniaques». Mais il sait que les gens ont besoin de lui et ont toute confiance en sa médecine.

PHOTO : © RIJASOLO

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