Denis Rion : « J’ai rencontré des artistes d’une grande énergie créatrice. Ils m’ont donné l’envie de témoigner de leur travail »
- Rédaction
- Culture261, Madagascar, photographie
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Vous avez sûrement déjà vu une des photos que ce photographe a prises, ou même l’avoir déjà vu à l’œuvre. Car Denis Rion est parmi les meilleurs dans le milieu de la photographie de spectacle à Madagascar, si ce n‘est pas le seul qui s’est spécialisé dans ce secteur. On le connait surtout pour ses belles clichées de danseurs, à Diego, Tamatave et Antananarivo.
Entre les voyages partout dans le monde pour immortaliser des festivals ou pour des reportages, il prépare aussi diverses expositions sur des thèmes aussi différents. Il nous dévoile quelques uns de ces projets qui le fait venir à Madagascar en ce début d’année.
D’où vient cette passion pour la photo, et surtout la photo sur Madagascar ?
Mon premier métier était éclairagiste de spectacle. J’ai toujours pris des photos de spectacle dont je faisais la lumière.
Mes rencontres avec des artistes, metteurs en scène, chorégraphes, ont été déterminantes dans mon désir de capter et de transmettre.
J’ai ainsi initié une série de photos que j’appelais Cinq continents. C’est une foison de cultures, de modes de vie, de systèmes de pensée, de rythmes. Aller rencontrer « l’autre » dans son art et dans sa vie m’a toujours, et de plus en plus, intéressé et m’a donné envie de tenter de ramener quelques essences d’ailleurs pour dire nos différences mais également pour montrer que le monde fait un.
Parallèlement au photo-reportage, je mène depuis, plusieurs années, un travail de mémoire sur la création chorégraphique contemporaine au travers de l’image photographique.
Ce travail se fait dans divers continents, et a été l’objet de plusieurs expositions au Mali, à Madagascar, en Guyane, au Brésil, en Afrique du Sud et en France bien évidemment, dans divers festivals de danse contemporaine et autres.
Ces derniers temps, mes pas se sont attachés à L’Afrique et à Madagascar en particulier.
Ce qui m’a touché à Madagascar, et ce dès ma première visite, ce sont les gens, bien que les paysages soient absolument somptueux. C’est la lumière dans les yeux des malgaches qui m’a séduit, bouleversé, interpellé.
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Pourquoi avoir choisi de prendre en photo les danseurs et artistes malgaches ?
Cela fait cinq ans maintenant que je suis le festival de danse contemporaine I’Trôtra, dirigé par Gaby Sanarouffi. J’y ai rencontré des artistes d’un grand talent et d’une grande énergie créatrice qui forcent le respect et m’ont donné l’envie de témoigner de leur travail.
À madagascar, j’ai donc réalisé des photo reportage, stages photos, communication et visuels du « Festival I’Trôtra. Des photo-reportage sur un travail de passation des chorégraphes Claude Brumachon et Benjamin Lamarche (Centre Chorégraphique National de Nantes) en direction de jeunes danseurs malgaches de la pièce phare de leur répertoire FOLIE Un reportage photo et formation de photographes au Festival Zegny’Zo, Diego Suarez. Un autre reportage photos sur les pêcheurs et sur les danseurs de Tamatave.
En ce moment, parallèlement au festival I’Trôtra, je suis à la création d’un projet de reportage avec la compagnie de danse contemporaine Cie Mawguerite, une compagnie dirigée par Bernado Montet sur les échanges artistiques entre les écoles de Morlaix (France) et de Diego Suarez (Madagascar).
Je poursuis encore mon projet de formation de photographes à Madagascar en collaboration avec les Alliances Françaises. Je prépare également l’installation de l’Expo « De Portraits en paysages » Diego Suarez, Madagascar avec l’Alliance Française de Diego Suarez prévue pour Février 2019 dans le cadre de l’événement Regards Croisés .
Egalement, l’installation d’une série de photos issues du reportage sur la « Culture Vezo, Pêcheurs et femmes au travail ». L’exposition est prévue pour Mars 2019 avec l’Alliance Française de Morondava.
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Quelles sont vos clichés, événements, personnages, souvenirs que vous aimez le plus ?
Toutes les photos du festival de danse I’Trôtra et particulièrement celles des spectacles qui se jouaient dans la rue devant l’hôtel La Terrasse du voyageur à Diego.
Pourquoi ?
Parce que tout le quartier était là, ceux qui ne vont pas d’habitude au spectacle.
Aussi, celles du festival de rue Zegny’zo , aussi à Diego pour les mêmes raisons.
Je ne saurais que trop citer les portraits comme celui d’une vieille dame accordéoniste de Tamatave ou de cette jeune femme et son bébé sur le marché de Tana.
Et puis les pêcheurs de Tamatave, Majunga ou Morondava.
Je reviens, à chaque fois, ému, bouleversé.
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