Rallye théâtre : une deuxième étape très marquante
- Rédaction
- Culture261, Madagascar, Théâtre
- 0 Comments
Une belle découverte, un bon moment ensemble et deux bonnes pièces de théâtre animaient samedi 10 mars dernier la nouvelle salle de spectacle Mille et une étoiles à Tsimbazaza. Pour sa deuxième semaine de Rallye Mois Théâtre, la compagnie Miangaly Théâtre a sorti deux pièces originales : Contes au Compte et Vents du Nord, vents du Sud.
Si la première pièce était destinée aux enfants, Vents de Nord, vents du Sud a attiré un large public. D’autant plus que cette dernière a fait monter sur scène trois générations de comédiennes, à savoir Christiane Ramanantsoa, Fela Razafiarison et Nathalie Rason ; un casting qui correspond exactement à l’histoire racontée.
Vents du Nord, Vents du Sud met, en effet, en scène le quotidien de trois tananariviennes de générations différentes. L’aînée, mélancolique, pioche dans ses souvenirs les bons moments de son enfance et de sa jeunesse. Calme, sereine, rêveuse dans son univers, elle nous emmène à travers des images vers une époque révolue mais qui nous hante : le passé.
A lire aussi : Christiane Ramanantsoa et sa compagnie, 30ans de scène
La cadette s’appelle Nirina. Elle travaille comme secrétaire et est mariée à un fonctionnaire. Elle vit une vie ordinaire, presque monotone. Mais étreinte par la routine du quotidien, celle-ci la fatigue. Elle se pose des questions, trop de questions. Elle est devenue une habituée de la précarité ambiante qu’elle estime insolvable. Et puis il y a d’autres priorités : la vente de sa Peugeot 205, même à un prix dérisoire.
A lire aussi : Rallye théâtre enchante les enfants
La benjamine est une étudiante à l’université. Entre les études et les petits boulots qui lui rapportent de l’argent de poche, elle se sent perdue. Pour elle, les concepts économiques et ses grands mots qui n’ont plus de sens pour sa personne : économie, croissance, émergence, budget, finances … ne sont que des leçons à apprendre. Le trio « boulot, métro, dodo » rythment sa jeunesse sauf qu’à Antananarivo, il n’y a pas de métro, alors on se calle dans un bus bloqué dans les embouteillages. Pourtant, un futur brillant l’attend.
Johary Ravaloson, de passage au pays, a assisté à cette représentation. Il nous livre ses impressions :
Vents du Nord, vents du Sud est une caricature, peut-être trop réaliste, de notre vie. Encore une fois, Christiane Ramanantsoa, auteure de la pièce, châtie notre conscience pour se détacher du « vomitoire » qui abîme notre existence. Cette pièce est passée comme une tempête. C’est un appel au calme, une invitation à s’en remettre à l’essentiel, à faire la part des choses.